L’ingénierie sociale, une démarche de transformation sociale ? Est-il légitime de parler d’ingénierie sociale ? En posant cette question, nous souhaitons déconstruire une évidence, qui ferait de l’ingénierie sociale une dimension incontournable des politiques sociales et souligner le caractère polémique et contradictoire de la notion. L’ingénierie renvoie à la figure de l’ingénieur : «Personne apte à occuper des fonctions scientifiques et techniques actives, en vue de créer, organiser, diriger des activités qui en découlent ainsi qu’à y tenir un rôle de cadre » et «L’ingénierie est l’étude d’un projet industriel sous tous ses aspects (techniques, économiques, financiers, sociaux) qui nécessite un travail de synthèse coordonnant les travaux de plusieurs équipes de spécialistes ; discipline ; spécialité que constitue le domaine de telles études » (Larousse). Pour le dictionnaire historique de la langue française Le Robert : « Ingénieur a d’abord désigné un constructeur, un inventeu
Le jour déclinait dans la campagne normande, mais je les voyais au loin galoper sous la pluie remontant la prairie vallonnée, puis redescendre au même rythme. Les juments suivaient leurs poulains de quelques jours qui ruaient maladroitement. Il y avait dans leurs gestes une exultation vitale simple et joyeuse. Ils regardaient leur monde d’un air curieux abrités par le corps massif de leur mère. La terre était chaude et humide marquée par leurs jeunes sabots. L’herbe était grasse et gorgée de perles de pluie aux reflets bleutés. Ils cherchaient à présent le réconfort du lait maternel chaud et nourrissant. Ils saisissaient les mamelles avec vigueur, sans ménagement. Les juments subissaient leurs assauts sans bouger Ils n’étaient pas farouches et je pouvais à présent les approcher pour toucher leur robe de velours isabelle, comme pour vérifier que ce spectacle qui me subjuguais n’était pas un mirage.
L’objet de cet article est d’interroger une catégorie de l’action publique qui s’impose avec vigueur depuis deux décennies, notamment sur le terrain des villes et plus particulièrement sur celui des quartiers de grands ensembles. Notons que cette exigence participative est aussi présente dans le domaine de l’intervention sociale et médico-sociale [1] . Tout d’abord, nous considérons que l’enjeu participatif relève d’un processus général de démocratisation –de la société, des institutions, des entreprises- qui se situe dans un contexte de crise de la représentation politique. C’est aussi une interrogation sur le lien social et le vivre ensemble dans un contexte où l’on constate le déclin progressif de l’influence des institutions structurantes et de l’affirmation d’un individu libre mais fragilisé par la précarisation de ses conditions de vie et de ses appartenances. Notre analyse repose sur les démarches participatives contemporaines et prend appui sur des expérime
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