Crépuscule
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Aller vieillard, viel homme, vieux beau Quitte l'assise moelleuse du fauteuil du parvenu Va du côté des vivants, du présent, de l'avenir Abandonne les peurs, les pleurs, les deuils Enfuis-toi au galop vers le crépuscule Ce n'est pas encore l'heure du sépulcre Lance-toi les yeux braqués vers le couchant Laisse-toi encore séduire par la beauté littorale Garde l'assiette, souple et ferme, les jambes collées aux flancs de la bête merveilleuse Respire le vent gorgé de senteurs océanes Le soir arrive traînant une vague atmosphère boréale Et dans tes oreilles assourdies entend vibrer Le champ cadencé des sabots sur le sable Entend aussi le murmure incessant des vagues carressant les tendons fatigués De son mouvement perpétuel Alors, un instant, brillera pour toi un soupçon d'éternité A o Penhors "Sous la froide compassion des étoiles " Fernando Pessoa