En route mauvaise troupe


En route mauvaise troupe

Partez mes enfants perdus

Ces loisirs vous étaient dus

La chimère tend sa croupe


Partez, grimpez sur son dos

Comme essaime un vol de rêves

D'un malade dans les brèves 

Fleurs vagues de ses rideaux


Ma main tiède qui s'agite

Faible encore, mais enfin

Sans fièvre et qui ne palpite

Plus que d'un effort divin


Ma main vous bénit petites mouches

De mes soleils noirs

Et de mes nuits blanches

Vite, Partez petits désespoirs

Petits espoirs, douleurs, joies

Que dès hier renia

Mon cœur  quêtant d'autres proies

Velut aegri somnia*

Paul Verlaine


* Comme les rêves d'un malade





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'INGENIERIE SOCIALE

NASCIMO